TOUFFES ET ESPACE PUBLIC
L’intervention artistique dans un espace public extérieur pose la question de la légitimité de l’œuvre. Car l’œuvre sort de sa réserve (l’atelier, la galerie, le musée,...) et nous renvoie à la gestion de notre environnement, au rapport sensible et culturel que nous entretenons avec lui.
Tout lieu a sa position géographique, ses dimensions, ses différents usages à travers le temps, son rayonnement subjectif qui lui sont propres.
Aussi «moche» soit-il, il n’est jamais neutre.
Une création artistique hors de ce contexte perd son sens.
Pour ma part, lorsque je crée une sculpture paysagère, il ne s’agit donc pas de produire un objet interchangeable, un alibi esthétique, mais de travailler sur le lieu, son histoire, ses utilisateurs...
Pour que l’œuvre soit le plus possible propice à la révélation sociale, à l’instauration d’un imaginaire collectif, à la réappropriation par les usagers.
PLASTIQUE ET NATURE
Le plastique envahit notre environnement : la ville, la campagne, les coins les plus reculés de la planète, jusqu’au fond des mers…
Pollution visuelle mais aussi réelle (jusqu'à 100 ans de durée de vie pour un briquet jetable).
J'utilise du plastique dans mes oeuvres comme valeur paradoxale, confrontation du rapport industriel/naturel.
Ce matériau est un symbole de consommation éphémère.
Utiliser du plastique dans des oeuvres dans la nature engendre un questionnement sur nos comportements de citoyens consommateurs de la planète.
De plus la "forme" touffe plastique (quasi indestructible) joue en rappel sur la "forme" herbe (fragile).